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Ma vie romanesque

lundi 19 décembre 2011

Lire

Bizarre. Avant de pouvoir lire, il faut écrire. Mais ceux qui écrivent sont presque toujours passés d'abord par la lecture. Voire par la lecture compulsive.
C'est mon cas, je l'avoue. La lecture est mon addiction principale, depuis mon plus jeune âge. Quelqu'un connaît une cure de désintox efficace ? Quoique... je ne promets pas d'y être très assidue.
Ce n'est pas simple, les livres. D'abord, il y a les livres pour les enfants, ces histoires bien calibrées, qui emmènent les petits aux quatre coins du possible. J'ai un enfant (quatre ans) qui me demande tous les soirs un nouveau livre. Et qui, si je n'avais pas posé cette limite, m'en demanderait trois ou quatre par jour, le chenapan.

Et puis il y a les récits d'aventures, les histoires dont de fiers et courageux enfants sont les héros. Quand j'étais petite, les héros étaient des cow-boys ou des pirates. Aujourd'hui, mes enfants savent à peine ce qu'est un cow-boy (un "garçon-vacher"? Qu'est-ce que c'est que ça ?) mais ils vivent dans un monde où la magie fuse à tous les étages. Un sort par-ci, une potion par là... tiens, salut le troll ! C'est la mythologie de notre temps.

Et viennent les livres "pour les grands". Ceux aux titres bizarres, qui vous emmènent dans des lieux que vous n'avez pas forcément envie de visiter. Ceux qui se lisent d'une traite, et qui s'oublient vite. Ceux que vous laissez longtemps fermés sur la table de nuit. Ceux qui nécessitent un espace de vide, de creux, pour être entièrement savourés.

Lire n'aide pas à briller en société. Ne rend pas spécialement compétent. N'est pas très efficace. On se demande même pourquoi ce n'est pas plus honteux, à voir tous ces lecteurs affalés sur leur canapé au lieu d'être occupés à quelque chose d'utile. Lire, un vrai petit plaisir égoïste et vain. C'est le moment de s'y adonner !

dimanche 4 décembre 2011

Lisez des BD

Noël approche et comme chaque année, le Père-Noël me regarde. Et que voit-il ? pas de nouvelle parution cette année, et des tas de textes pas finis. Et le pire, c'est que hier (en décembre ! Non mais franchement !) j'ai confessé un peu de mollesse dans l'écriture...
Alors je me suis dit comme ça que j'allais essayer de me montrer sous un meilleur jour aux yeux du vieux bonhomme en rouge. Et faire une bonne action en vous aidant à choisir vos cadeaux de Noël. Gentil, non ?

Alors voilà. Si vous avez dans votre entourage des amateurs de BD, évidemment, vous aimeriez leur aire plaisir, mais que leur acheter qu'ils n'auront pas ? Dur. C'est là que j'entre en scène. Hein, Père-Noël ? T'as vu ?

Avez-vous déjà lu FABCARO ? Si oui, et que vous aimez, alors précipitez-vous sur 20% sur l'esprit de la forêt, une BD complètement déjantée, complètement unique. L'histoire... comment dire... c'est un mélange entre la vie quotidienne d'un trentenaire d'aujourd'hui, des souvenirs d'enfance, et les histoires imaginées il y a longtemps par cet enfant. Je ne peux pas en dire plus. Mais c'est à la fois très drôle... et cafardeux.
Si vous n'avez jamais lu Fabcaro et que l'idée d'une BD totalement loufoque vous effraye un peu, vous pouvez lire l'infiniment moyen, une compilation de planches parues dans divers magazines, humour très drôle et très noir garanti.

Dans un genre plus léger, il y a ZELBA, qui publie régulièrement ses dessins dans son blog. Elle y raconte sa vie d'Allemande venue à St Etienne avec Erasmus, et restée là depuis. J'adore tant le trait que le regard. Et elle a le bon goût d'être publiée chez l'excellente maison Jarjille. Son dernier album s'appelle C'est du propre !

Et puisqu'on est dans les blogs, c'est une chance, BOULET vient juste de sortir le tome 6 de ses notes, ça s'appelle Debout mes globules et, comme d'habitude, c'est excellent. mais pour un résumé, je passe mon tour... et après tout, il vous suffit d'aller faire un tour sur Bouletcorp et vous saurez (presque) tout.

Joyeux Noël !

samedi 3 décembre 2011

Méandres

On dit que certains sont des actifs, alors que d'autres sont des créatifs. Que certains plans s'enfantent par le travail, la méthode et l'organisation, et d'autres sont conçus dans les méandres d'un cerveau au repos.
C'est peut-être vrai, peut-être faux. Mais si c'est vrai, je sais que j'appartiens à la seconde catégorie. Ceux qui ne seront jamais admis à Polytechnique, qui dorment neuf heures par nuit et qui, bien plus que d'un agenda martial ont besoin de flâner, humer, tâter.
Et si ce n'était qu'un bel enrobage pour masquer une flemme gigantesque ? Peut-être, peut-être ! Nous verrons bien si, dans quelques semaines ou quelques mois cette pause-rêverie aura porté des fruits... ou pas.
Bon hiver à vous aussi !

mardi 15 novembre 2011

En cours d'écriture

L'association AME (Association Meygal Emblavez) organise, entre autres, des rencontres littéraires. le principe en est simple : des auteurs, débutants ou confirmés, lisent à voix haute (ou font lire si lire leurs propres écrits est difficile) aux participants. lesquels, ensuite, commentent. Un seul principe, pas toujours respecté, je dois le dire, les textes doivent être présentés en cours d'écriture, et non pas achevés.
D'expérience, les textes en cours d'écriture donnent plus de prise à la discussion. L'architecture, les équilibres, les parti-pris sont plus apparents dans un texte en cours d'écriture que dans un texte achevé, destiné à emporter le lecteur, et, in fine, à lui faire oublier son esprit critique.
Cet échange, si les participants se prêtent au jeu, est passionnant. Vous lisez, et vous avez un accès quasiment direct au ressenti des auditeurs. les auteurs de théâtre doivent bien connaître cette sensation, mais pour un écrivain, assez solitaire, qui ne rencontre ses lecteurs que dans le cadre, un peu trop formel des salons du livre, ce retour est aussi rare que précieux.
Pour autant, j'éprouve toujours beaucoup de difficultés à livrer un texte en cours d'écriture. Achever un texte, c'est un peu s'habiller pour sortir : on vérifie qu'on est décent et qu'on ne se livre pas trop. Ou qu'on a suffisamment brouillé les pistes pour que personne ne puisse s'y retrouver. Dans un texte en cours d'écriture ce travail n'est pas encore terminé, et on sort tout nu. Déstabilisant.

Mardi 22 novembre, aura lieu la prochaine rencontre, à la Buissonnière, (Saint Vincent). c'est gratuit et ouvert à tous.

mercredi 19 octobre 2011

Grain de sable

Savez-vous ce qu'est une "création multi-arts" ? Moi non plus. Ou pas clairement. Mais j'espère en avoir une idée plus aboutie, le 8 juin 2012, quand "Grain de sable" sera joué à l'Embarcadère, Vorey sur Arzon, Haute-Loire.
Il est un peu difficile de parler d'un projet en cours de construction. Mais disons qu'au départ, il y a un conte et une musique. Un texte qui évolue au gré de la musique, une musique qui épouse les mots et exprime ce que le texte ne dit pas.
Ensuite, il y a l'orchestre et ses musiciens. Cette fois, ce n'est pas une formation intimiste comme dans "le Voeu de Jeanne", mais les cuivres d'un peu toute la Haute-Loire. Quarante cuivres. Pour autant, ne vous attendez pas à du "gros son", ou à de la fanfare. C'est une musique extrêmement chaude et poignante, comme les cuivres savent l'exprimer. Sur certains passages, l'orchestre cède la parole aux voix de la chorale de l'Atelier des Arts. Et à d'autres, ce sont les corps des danseurs qui s'expriment.
Le chef d'orchestre, imagineur principal et compositeur de cette création est Richard Angénieux. 
Plusieurs représentations sont prévues, en fin de printemps, mais je dois avouer que le texte n'est pas encore fini. Qu'est-ce que j'attends ? Rien mon commandant, je m'y remets tout de suite.
En guise de mise en bouche, ce petit extrait à chanter : 

Souffle, effeuille
Nos chants éteints
Portent le deuil
De nos jardins
le vent du Désert
Disperse nos pleurs
J'irai ailleurs
Danser ma colère

lundi 10 octobre 2011

Le dire ou l'écrire ?

C'est vrai, je ne dis pas grand chose de ce que je suis en train d'écrire sur ce blog. Et ailleurs non plus. Vous pouvez imaginer la frustration de mon mari quand il me voit sortir de mon bureau, les cheveux en pétard, la fumée me sortant par les oreilles, et des yeux à pétrifier un troupeau de bisons. Dans ces cas là, il se gare dans un coin ou me prépare un café. Il saura ce qui se passe. Dans six mois. Ou huit. Un an peut-être, quand le manuscrit sera enfin achevé et qu'il le lira, en avant-première (maigre consolation).
C'est ainsi : la matière des romans est volatile. Il suffit qu'on en parle pour qu'elle s'évapore. Et elle ne prend réellement consistance que par l'effet "cocotte-minute". beaucoup de pression dans un contenant soigneusement fermé.
Ces jours-ci, je travaille. Beaucoup. c'est tout ce que je peux vous dire...

lundi 3 octobre 2011

Outils de travail

Je ne sais pas comment font les autres écrivains, mais moi, je travaille en de perpétuels allers et retours entre le papier et l'ordinateur. Un simple cahier à spirales et n'importe quel stylo me suffisent pour les premiers jets, les ébauches, les constructions, les détails concernant les personnages, les dates, les lieux.
Et un ordinateur pour élaborer les textes.
Ensuite, je travaille en partie sur l'ordinateur, en partie sur des brouillons que j'imprime.
J'ai besoin d'avoir un ordinateur réactif, rapide, et surtout, surtout, fiable. Fiable ! Combien ai-je perdu de textes, de bouts de phrases, dans des plantages ? Cela n'arrive heureusement plus depuis que j'ai fait ressortir la geek en moi. Je travaille actuellement sur Ubuntu (version 10.04 LTS alias lucid lynx pour les autres geeks qui passeraient par là). Et comme logiciels, je n'ai évidemment pas tout testé, (pas si geek que ça...), mais Open Office est celui qui me convient le mieux. J'ai certainement la fierté mal placée, mais je déteste que les logiciels (ou les OS) se croient plus malins que moi. Bon, ils le sont peut-être, mais ce n'est pas une raison pour me le cracher en pleine face à chaque fois que j'appuie sur une touche de mon clavier. J'aime que les ordinateurs sachent rester à leur place d'outils bien gentils. C'est pour cette raison que je débranche systématiquement les correcteurs d'orthographe (ces ignares). Et si l'outil me fait des misères, j'aime aussi ouvrir le capot et rebrancher une bougie. Euh, je voulais dire, ouvrir le terminal et taper une ligne de commande. Non, je ne programme pas, mais il y a toujours un linuxien pour avoir eu le même problème que moi et avoir écrit la ligne de commande ou le tutoriel nécessaire... merci les linuxiens !
Mon idéal, c'est que mon ordinateur soit aussi fiable et pratique que mon cahier. Je n'y suis pas encore tout à fait, mais pas loin. C'est beau le progrès !

jeudi 29 septembre 2011

Le jardin d'ysabellis, encore

Après quelques mois de jardinage intensif, le jardin d'Ysabellis sera inauguré samedi 8 octobre à 10H30. Une "cérémonie" toute en simplicité, mais où on devrait pouvoir admirer les plantes et déguster les produits qui y poussent... venez à St Etienne Lardeyrol, si vous voulez en savoir plus. Le jardin est situé derrière l'église du XIIe siècle. Une volée de marches et vous y êtes. A samedi !

vendredi 23 septembre 2011

Mon bureau d'en haut des bois

Depuis quelques semaines, on fait faire des travaux. C'est bien, des projets de longue date qui se concrétisent enfin. Evidemment, en attendant la fin, c'est bzoooooiiiing, bip bip bip bip, Clap ! Clap ! pong pong pong pong, vziouuuuuum et j'en passe. Se concentrer ? Ouille. Mais j'ai trouvé la parade. Profitant du temps sublime de ce début d'automne, je prépare mon sac, et je grimpe tout là-haut, dans la forêt. En trois petits quarts d'heure, j'ai rejoint mon nid d'aigle, et ce court laps de temps suffit pour changer d'atmosphère. Il y a toujours un abruti de geai pour alerter tout le monde de ma présence, mais j'ai pu constater que je ne gênais pas longtemps les locataires des bois. Aujourd'hui, par exemple, je n'étais pas installée depuis cinq minutes qu'un pic est venu lancer ses twit comme un désespéré, juste au dessus de ma tête. Non, la forêt n'est pas le meilleur endroit pour rechercher le silence. Mais le calme, oui. Quand j'arrive tout en haut, je choisis une pierre bien moussue (j'aime mon petit confort), je m'installe, sors ma gourde (de l'eau... déçus ?), cahier, stylo, et au travail.
Je ne dis pas que je ne suis jamais "dérangée". Parfois, j'ai la visite de mon colocataire favori : un circaète Jean le Blanc qui, tel le roi de ces forêts, ne prend jamais la peine de garder le silence. Mais quand il plane, majestueusement, juste au-dessus de ma tête, j'aimerais avoir le talent d'un Larcenet pour le croquer sur mes carnets. Graphiquement, hélas, je suis plus proche de cet autre oiseau de proie, courant dans la région, et que l'on appelle la "buse". Alors contentez vous d'imaginer.
Encore quelques jours de beau, et mon roman aura bien avancé. Ensuite, les circaètes vont migrer, et moi prendre mes quartiers d'hiver, peut-être près du poêle !

mardi 6 septembre 2011

Charivari (ter)

Et voilà, les meilleures choses ont une fin. Le charivari s'est achevé au son des bodhrans, des cornes, des tin-whistles... et des cris des enfants cherchant la solution de l'énigme brillamment concoctée par maître Robert. Dans les ruelles furieusement médiévales, on pouvait croiser un seigneur en otage poussé en avant par une horde de petits hallebardiers déchaînés, Merlin accompagné de sa buse, des danseurs, des jongleurs et même, eh oui, des lutins et des centaures. Qu'ai-je bu, vous me demandez ? mais voyons, cela n'a aucun rapport !
Merci à toute l'équipe, à Oubéret, aux danseurs, ainsi qu'à la toute jeune libraire de "il était une fois" !

mercredi 31 août 2011

Charivari (bis)

Voici les toutes dernières occasions de venir me voir. Pour ceux qui le souhaitent, et à qui des kilomètres de routes sinueuses ne font pas peur, je serai à Notre Dame des Neiges vendredi 2, pour un colloque consacré aux monastères de la montagne. Et dès le samedi, c'est la fête à Billom, pour le charivari.
Plus de renseignements et programme complet ici : http://charivari.billomrenaissance.com/
Pour votre gouverne, sachez que je ferai plusieurs séances de dédicaces, ainsi qu'une conférence le dimanche à 15 heures. Venez prendre une grande respiration avant la rentrée ! Après ça, j'hiberne... 


mardi 16 août 2011

Rencontres de la semaine

Un écrivain prend-t-il des vacances ? Je dis oui ! La preuve : vous ne m'avez pas beaucoup vue ces derniers temps. Normal, je chassais le haggis dans les Highlands. Je suis rentrée bredouille. Ce satané haggis est aussi difficile à débusquer que notre dahu national !
Bref ! Me voilà de retour, et je donne vous donne deux rendez-vous. Le premier, jeudi prochain, à Rosières, pour une lecture de "la chasse sauvage" le long de la voie de la Galoche. Départ à 17 heures devant la mairie de Rosières. J'emmènerai quelques livres et un stylo, pour les amateurs de dédicaces.
Et samedi, je serai à Craponne, à la librairie "le plaisir des mots", de 9H à 12H. Selon la formule consacrée... venez nombreux !

dimanche 17 juillet 2011

Biographie

A chaque salon, séance de dédicace ou conférence, on me demande une petite biographie. Une biographie ? Ce mot m'évoque toujours les gros pavés évoquant les grands hommes du passés. La petite femme d'aujourd'hui que je suis rigole doucement à la comparaison.
Alors, soit, je me suis pliée à l'exercice, avec un peu de mauvaise foi, je dois bien le reconnaître. Vous trouverez le résultat à votre droite, sous le titre de, ô surprise, "biographie" !!!

mardi 12 juillet 2011

A voix haute : programme complet

Qu'on ne vienne pas dire que l'on s'ennuie en été en Emblavez ! Le festival Rêve de foin commence dès mercredi soir, ne le manquez pas.
Le 18 juillet, Jean-Marc Ghitti vous lira des extraits de Vabero, son magnifique roman se situant à Vorey. Rendez-vous à la mairie de Vorey
Le 21 juillet, Corinne Pradier sera à Montusclat pour lire des extraits de "Lieux mystérieux en Auvergne", soyez à l'église de Montusclat, et marchez jusqu'au lac bleu.
Le 4 août à 20 Heures devant l'église de Saint Julien Chapteuil, ce sera une "balade dans les étoiles" avec François Barruel,
Le 11 août à Queyrières, retour de Jean-Marc Ghitti, pour les "contes à marcher"
, rendez-vous à 17 heures à la mairie de Queyrières,
Le 18 août à 17 heures (rendez-vous devant la mairie de Rosières), ce sera à moi de vous lire des passages de "la chasse sauvage",
Et enfin le 24 août à la Maison Vieille à Roiron, plusieurs auteurs vous liront des textes sur les croix et les légendes.
le prix de ces animations est de 4 € par adulte, gratuit pour les enfants. Bon été ! 

mardi 5 juillet 2011

A voix haute

L'association Meygal Emblavez (AME) organise tout l'été des rencontres avec un thème particulier : un auteur lit, sur les lieux qui l'ont inspiré, un passage de son œuvre décrivant ce lieu. Le jeudi 18 août, ce sera mon tour, et je lirai un bout de "la chasse sauvage" au ravin de Corbeuf, sur la commune de Rosières. L'horaire, le rendez-vous et les détails sont à préciser, mais si vous voulez venir entendre un peu de lecture à haute voix, ou poser quelques questions, ou juste vous balader dans le cadre merveilleux de Corbeuf, notez cette date dans vos agendas !

vendredi 24 juin 2011

Myrtilles

Les historiens sont souvent déçus de lire les journaux tenus par les médiévaux : alors qu'ils s'attendent à de multiples considérations sur la vie du village, la vie de famille ou les grands événements, tout ce qu'ils obtiennent c'est... la météo. S'il pleut, s'il ne pleut pas, si les choux sont en avance ou si les fleurs de pommier ont gelé dans les arbres. Déprimant.
Je ne voulais pas être en reste, je vais donc déprimer les historiens du futur qui liront ces journaux de raison que sont les blogs par une petite considération météo-botanistique : les myrtilles ont un mois d'avance !
(Ceci pour expliquer mes dents bleues et mon sourire béat, heureusement que le blog n'a pas encore de webcam...)

vendredi 17 juin 2011

Ecrire, que de métiers !

Ecrire un article scientifique, une note de blog, une lettre, un scénario... beaucoup de métiers, une chose en commun, le passage par l'écrit. C'est mystérieux, l'écrit, cette façon de faire naître des images, des sensations, des émotions par le seul truchement des mots.
Pour moi, l'aboutissement de ce métier, c'est le roman. Peut-être est-ce que je dis cela parce que je n'ai pas écrit (pas su écrire ?) de la poésie, par exemple. En tout cas, je n'ai jamais rien écrit de plus difficile, de plus compliqué à faire naître que le roman. En comparaison, un article scientifique, c'est de la petite bière (pardon à tous ceux qui peinent et qui suent sur des articles impossibles depuis trois semaines et qui n'en voient pas le bout.)
Ecrire un roman, c'est passer par de multiples métamorphoses. d'abord, vous êtes le gamin (la gamine) qui rêve, qui imagine des situations, vous vous prenez un peu pour Dieu qui fait venir les bonnes personnes au bon moment et qui donne du sens à des histoires, alors que la vie, elle n'en a souvent aucun. Ensuite, vous êtes un acteur, une actrice, vous vous mettez dans la peau de vos personnages, vous vivez avec eux, ressentez avec eux, vous les faites s'exprimer, souffrir, aimer, avancer. De temps en temps, vous redevenez le gamin qui rêve, et vous imaginez la vie, le passé, l'histoire et le futur de ces personnages, pour mieux les saisir, pour que chacun de leurs mots sonne juste.
Quand vous avez fini, vous ressemblez à un chaton tombé dans une lessiveuse. Mais ce n'est pas encore assez. C'est l'heure de devenir le montreur de marionnettes, celui qui n'oublie aucun personnage, aucune intrigue, aucune démonstration. Celui qui vérifie que la phrase de la page 7 trouve bien son écho à la page 197, après un subtil rappel autour de la page 83. Vous croyez pouvoir vous reposer ? transmettre le tout à l'éditeur et siroter un martini avec un bol d'olives ? Que nenni. Vous n'avez pas encore enfilé le costume du poète, du coiffeur de la langue, du virtuose des champs lexicaux. C'est aux mots de vous aider, maintenant, d'apporter à votre propos leurs significations, évidentes ou cachées, c'est à eux de suggérer des pistes, des profondeurs que le malheureux auteur serait bien incapable de créer seul.
Tout va bien, et le texte chante comme l'oiseau dans la célèbre poésie de Prévert ? Alors vous pouvez faire ce que suggère le grand poète : cliquer sur "envoyer". Euh, je veux dire : prendre une plume de l'oiseau, et signer. Bien sûr.  

mercredi 8 juin 2011

Facebook

Suite aux nombreuses demandes reçues, je dois dire ici que je n'ai PAS de page facebook, ni officielle, ni officieuse. Et pas non plus l'intention d'en ouvrir une. Pour communiquer, ce sera dur, je n'ai que le courrier, le téléphone, le courriel, le blog... et un peu les discussions à la porte de la boulangerie !

dimanche 29 mai 2011

Jardin de sorcière


La bryone est une plante bizarre, sorte de gros panais par en dessous, plante grimpante par dessus. Elle s'accroche partout, se mêle aux vignes, aux sureaux, fait de petites fleurs blanches qui, par la suite, donnent de petites baies rouges. Mortelles.
On l'appelle « navet du Diable », et toute la plante est violemment toxique. A petites doses, elle donne des hallucinations. Je passe mon temps à la chasser, à l'arracher, craignant qu'un jour les nombreux enfants qui fréquentent mon jardin (les miens, les cousins, les voisins, les copains) ne tombent dessus et se décident à en faire leur goûter. Vision d'horreur...
Rien à faire, cette plante de sorcière se plaît énormément dans mon jardin. Dois-je y voir un signe ?

vendredi 20 mai 2011

Un peu de musique

J'écris rarement sans un peu de musique dans les oreilles. Il n'y a rien de tel que la musique pour créer une ambiance, mettre à nu les sensations et les sentiments. Aujourd'hui, j'ai découvert une pépite : le dernier album de Yom, "Yom and the wonder rabbis" est de la magie pure. Yom est un clarinettiste, et son dernier album s'appelait "The new king of Klezmer clarinet". Et, après audition, on ne pouvait qu'approuver. J'avais eu la chance de l'entendre au festival des cuivres du Monastier sur Gazeille, accompagné d'un pianiste et d'un tromboniste, j'en étais ressortie soufflée. Cet album est très différent. Plus contemporain, moins klezmer, même si on retrouve quelques bouts de freilach ou de nigun dans les morceaux. Et totalement enchanteur, un délice à chaque envolée de la clarinette.

Et je ne dis rien de la couverture, hilarant pastiche d'un comic de super-héros, ni de la vraie-fausse BD qui sert de livret.

Si vous êtes un peu lassés de vos vieux CD, vous savez ce qu'il vous reste à faire...

PS : merci à Yohan de m'avoir fait découvrir cet artiste.

mardi 17 mai 2011

De retour de salon

Un grand merci à tous les lecteurs, libraires et organisateurs du salon de St Symphorien sur Coise. Les salons sont les rares occasions où les auteurs sortent de leur tanière pour rencontrer les récipiendaires de leurs écrits. Pour tous ceux qui ont pris la peine de venir me voir ou m'écouter : merci.

J'en profite pour dire que je serai au salon du livre d'Annonay le 28 mai. L'inauguration est à 10 heures à la salle des fêtes, et je serai à partir de 10H15 en café littéraire au "Belvédère", 1 place de la Libération. Fin des festivités à 18 heures. A très bientôt à tous les ardéchois !

samedi 14 mai 2011

Le Voeu de Jeanne

Quelques notes s'élèvent, et l'on bascule déjà dans la magie. Le public retient son souffle et s'élève la voix profonde et chaleureuse de la conteuse. Musique et mots se mélangent pour suivre le destin de Jeanne, l'enfant trouvée qui cherche désespérément un frère et élève un hérisson - ou est-ce un farfadet ? -
Dans la salle, la véritable Jeanne, trois ans, écoute l'histoire qui n'est ni la sienne, ni totalement étrangère. Le velours du cor anglais, les pattes de chat de la clarinette basse, les fantaisies de la trompette bouchée.
Je connaissais chaque note pour m'en être imprégnée des heures durant en écrivant ce conte. Et pourtant, les entendre là, jouées par de vrais musiciens qui, chacun et chacune, apportaient leur propre sensibilité, leur propre interprétation, entendre enfin les mots et la musique se répondre, comme cela devait être, comme nous l'avions voulu mais encore jamais réalisé, j'ai compris que ce conte était écrit ce soir pour la première fois.
Comment appelle-t-on un auteur qui frissonne à ses propres créations ? Un narcissique ? Un poisson rouge ? Un schizophrène ? Il y a une quatrième définition qui n'est pas forcément incompatible avec les trois premières : c'est quelqu'un qui se réveille le samedi matin avec un grand sourire béat, heureuse d'avoir participé à "ça".

Et si vous voulez savoir si le grand sourire béat va persister tout le week-end, vous pouvez toujours venir me voir au château de Pluvy, Saint Symphorien sur Coise, demain, pour le printemps du polar (j'y serai de 10H à 17H)
A bientôt !

vendredi 13 mai 2011

Conte musical

Ce soir à 20H30, sera joué à l'Embarcadère (Vorey, 43) le conte musical "le Voeu de Jeanne", co-écrit avec Richard Angénieux. Le texte sera dit par la comédienne Claudine Van Beneden, et la musique jouée par l'orchestre des professeurs de l'école de musique de l'Emblavez. Belle soirée en perspective, venez nombreux !

dimanche 8 mai 2011

Extrait

L'homme trébucha, jura, se massa le genou. Un coup d'oeil en arrière : ses deux compagnons suivaient toujours, leurs grandes capes plaquées au corps, les protégeant de l'air glacial de cette aube hivernale. Il tira son capuchon plus profondément devant son visage ; son souffle, court après cette rude montée, cristallisait devant son visage. Un coq lança une vibrante aria. L'homme se figea et leva une main qui immobilisa ses suivants. Pas un bruit, pas un mouvement ne répondirent au chant du volatile. Il reprit sa progression silencieuse jusqu’aux premières maisons. C’était un homme jeune, lippu, solidement bâti ; des éperons ajustés sur ses chaussures pointues trahissaient l'aristocrate. Son manteau vola dans la brise matinale, découvrant une taille épaisse, serrée dans une large ceinture de cuir de Cordoue. Il le rabattit d'un geste nerveux et écouta. A l’intérieur, c’étaient encore les visages pressés contre les oreillers, les chauds entassements de corps nus, les traits relâchés par le sommeil.
Il sembla hésiter. Devant lui, toutes les maisons se ressemblaient, avec leur toit de chaume descendant loin sur les façades, les haies protégeant les jardins, les portes de bois gonflées par l’humidité. A l’intérieur, elles étaient plus semblables encore : un foyer, un lit, un coffre, des pots, un peu de linge. Ses compagnons le rejoignirent et se postèrent de chaque côté du damoiseau, tels des gardes du corps. C'étaient un barbu au visage épais et un quasi adolescent à la peau grêlée. D'une main gantée, le jeune noble désigna une maison, à petite distance, et tous trois s’élancèrent dans une course silencieuse entre les haies des courtils. Nul, ni bête ni homme ne se manifesta. Ils franchirent le portillon d'une cour ; le glouglou d'une source se déversant dans un bassin couvrit le couinement du bois. Ils s'arrêtèrent devant une porte aux planches bien jointoyées passées au brou de noix. L'homme prit une large inspiration et, décidé, tourna la poignée. Rien ne se produisit. Le barbu vint à sa rescousse, secouant le mécanisme sans plus de succès. Le troisième contourna la maison au pas de course. Le damoiseau recula d'un pas et se jeta, épaule en avant, contre la porte récalcitrante. Elle grinça, ploya, mais ne céda pas. Alerté, un chien aboya, donnant le signal de départ d'un frénétique chœur de hurlements.

vendredi 22 avril 2011

Salon

Ce 15 mai, à Saint Symphorien sur Coise, "les Monts du Lyonnais mènent l'enquête". Si vous voulez savoir de quoi il retourne, profiter de l'occasion pour une rencontre ou une dédicace, réservez votre dimanche.
A très bientôt, chers lecteurs des monts du Lyonnais...

jeudi 14 avril 2011

Printemps, carême

Il fait beau, n'est-ce pas ? Ce temps fait du bien à nos humeurs, réjouit les neurones, teinte de rosé les joues des enfants. Un peu de bien-être en plus. Et pourtant, qu'elles poussent lentement, les salades ! Et les fraises ne sont pas près de rejoindre les tables. S'il fallait ne vivre que du produit des jardins, ce serait poireaux, encore et encore, les derniers choux, ceux que les vers épargnent, des soupes avec les premières orties, l'oseille et l'oxalis pour la vitamine C, en attendant les premiers fruits. Et les réserves faites pendant la saison précédente, pour peu qu'elles aient résisté aux parasites, fèves, pois secs. Qu'ils avaient donc du courage, les médiévaux, de s'imposer en plus ce carême qui les privait des œufs que les poules donnent pourtant en abondance en cette période, et de toute nourriture carnée. Et qu'ils devaient attendre avec anxiété la pousse des premières asperges, laitues, épinards, feuilles d'arroche, de bardane, toute cette verdure qui nettoie le corps intoxiqué par trop de légumes secs. Là où j'apprécie dans ce printemps précoce et généreux la caresse du soleil et la luminosité des fleurs, d'autres y voyaient une promesse de santé et de renaissance. Nous avons changé d'époque.

lundi 4 avril 2011

Le jardin d'Ysabellis

Depuis plusieurs mois, maintenant, un petit groupe de bénévoles de St Etienne Lardeyrol (43) travaille à créer le jardin qu'Ysabellis pourrait cultiver. Nous avons fait les plans à plusieurs, et récupéré des plantes d'un peu partout (dont de mon propre jardin). La mairie a cédé une parcelle, un petit jardin carré magnifiquement situé à l'arrière de l'église romane du village. Le tressage des plessis, en noisetier ou en saule est en cours. Dès que le jardin fleurira, je mettrai ici quelques photos, mais en attendant, si vous passez par St Etienne Lardeyrol, arrêtez-vous au jardin d'Ysabellis, et donnez un coup de main pour désherber !

lundi 28 mars 2011

Charivari

A vos calendriers !
Les 2 et 3 septembre prochains, à Billom (63), aura lieu le traditionnel charivari médiéval. Concert, spectacles de rue, animations diverses... Cette année, les organisateurs, à ma grande joie et fierté, ont décidé de prendre Ysabellis et Barthélémy comme fil conducteur des fêtes et d'une chasse au trésor dans les rues pleines de cachet de la ville. A ne pas manquer ! D'ailleurs, j'y serai...
Plus de renseignements, c'est ici : http://charivari.billomrenaissance.com/index.html
A bientôt dans le Puy de Dôme !

mercredi 23 mars 2011

Présent, passé, littérature

Lorsque j'ai commencé mes études d'histoire, je savais déjà que je voulais en savoir plus sur le Moyen âge (ne me demandez pas pourquoi, s'il vous plaît, il se trouve que je n'en sais rien), mais je n'imaginais pas tous les horizons que cette époque pouvait m'ouvrir.
Etudier le passé, c'est avant tout étudier une société humaine, plus ou moins proche de nous, mais avec qui nous partageons les fondamentaux de l'espèce : même cœur, même cerveau. Seule la culture est différente. Aussi, je n'ai jamais pu considérer que, parce qu'il s'étaient passés il y a longtemps, les drames vécus au Moyen âge étaient moins importants que ceux que nous vivons de nos jours. Le "oui, mais ils n'étaient pas comme nous à l'époque", qui nous protège bien souvent, est une véritable ineptie. La souffrance des humains face à la mort est la même, au moins depuis le néolithique. Je laisse les périodes antérieures aux préhistoriens.
L'étude du passé, par rapport au présent, a cet avantage que vous savez "la fin de l'histoire". Elle a cet inconvénient que vous ne pouvez poser beaucoup de questions aux protagonistes : les grand écarts que les historiens sont obligés de faire tiennent souvent du numéro de cirque.
Pour ma part, je suis restée longtemps avec cette question : comment l'Occident dans son entier s'est-il relevé de la peste de 1348 ? Pour mémoire, la maladie, que l'on n'avait pas vue depuis un millénaire en Europe (mais qui subsistait de façon endémique en Orient), a déferlé entre 1347 et 1349, emportant, selon les estimations, entre un tiers et la moitié de la population occidentale. Entre un tiers et la moitié ! Pouvez-vous imaginer un désastre pareil ? Un traumatisme d'une telle ampleur ? Quelques lieux seuls sont relativement épargnés, comme des villages isolés, dans les montagnes. En 1361, ils seront frappés à leur tour, et verront les morts s'empiler, grands petits, vieux, jeunes, avec une préférence, toutefois, pour les enfants "de l'espoir", nés après la première peste.
L'histoire nous donne les chiffres. Les cadres. la chronologie. Moi, c'est à ce point que j'ai eu besoin de la littérature. Placer des personnages deux ans après la seconde peste, ancrer en eux ce rapport à la vie, à la mort, à la fragilité de l'existence. Et tenter de comprendre, par le récit, la façon dont on se relève, dont on continue à vivre, à aimer, à donner la vie à son tour, malgré le deuil, la souffrance.
La peste n'est pas le sujet de mes romans. Mais elle est toujours là, présente, en arrière-plan, comme une ombre prête à glacer, terrifier, désespérer. Forçant à avancer, aussi.
Les survivants des villes japonaises dévastées par le tsunami vont devoir vivre le même genre de deuil. Reconstruire leur vie parmi les fantômes, s'épauler pour porter ensemble le deuil. Cela ne les aidera certainement pas de savoir que d'autres humains, à d'autres époques, ont vécu des tragédies similaires. Dans l'épouvante des premiers jours, des premières semaines, rien ne compte, rien ne console. Mais quand les larmes auront séché, ils pourront apprendre que, sur le champ de ruines laissé par la peste, les médiévaux ont réinventé leur existence, laissant plus de place à la vie ici-bas, délaissant la transcendance pour la beauté, inventant le bonheur. La société qu'ils mirent en place n'était pas parfaite (en existe-t-il seulement ?), mais au moins correspondait-elle davantage à leurs souhaits. Puissent les Japonais être portés par le même élan que les médiévaux des XIVe et XVe siècles.
Il peut, parfois, être utile de connaître "la fin de l'histoire".

lundi 14 mars 2011

Aparté

Il est des jours où il est difficile de parler de littérature, où l'on reste scotché devant le fil des infos, tour à tour effaré, désolé, choqué, terriblement impuissant. Aujourd'hui, c'est fraternellement que je pense aux Japonais, qui font face collectivement à une épreuve terrible et un deuil insupportable.
Ce qui nous relie est plus profond que ce qui nous sépare. Ce qui vous blesse me blesse aussi.  
Que ce message soit l'équivalent d'une minute de silence en hommage aux victimes et aux survivants.

jeudi 10 mars 2011

Questions

Chers lecteurs, si vous avez des questions à me poser, vous avez deux solutions. Les commentaires, au pied d'un de ces billets. Ou, si vous êtes timide, vous avez la possibilité de m'envoyer un courriel en utilisant le formulaire "écrivez-moi", à droite de cet article.
Je promets d'essayer de répondre à tous, promettez de votre côté de ne pas vous vexer si je déroge à cette règle... en période d'écriture intensive, j'ai tendance à faire mon Gaston (et sa montagne de courrier en retard, je dis ça pour Toto, dans le fond, qui n'avait pas saisi instantanément la référence littéraire...)
A vos claviers !

mercredi 2 mars 2011

Aveu

C'est tête basse que je viens devant vous, aujourd'hui.
Eh oui, à ma très grande honte, je dois avouer que le village natal d'Ysabellis et Barthélémy, Marcouls en Margeride, n'existe pas. Comment ? Mais ce n'est pas possible ? Eeeeeh, si. Pour de vrai ? Pour de vrai.
Si je vais jusqu'à Compostelle, à pied, ça ira, vous me pardonnerez ? Ou vous préférez Rome ?
En réalité, quand j'ai commencé à écrire le roman qui s'est ensuite appelé "les deniers du Gévaudan", j'étais coincée par les personnages, les lieux. Il y avait déjà tellement de contraintes relatives à l'époque, à l'histoire, que je me suis, en quelque sorte donné du champ en plaçant le théâtre des événements dans un lieu imaginaire. Marcouls est donc une sorte de mélange de villages tels que décrits dans les séminaires d'archéologie médiévale et de souvenirs de chaumières laborieusement chauffées habitées par de vieilles cousines, le tout dans un décor naturel qui est plus à chercher du côté du plateau ardéchois que du Gévaudan.

Tous les autres lieux existent. Mais j'ai comme le sentiment que même Rome ne suffira pas à vous faire surmonter votre déception. Et si j'y allais pieds nus ?

mercredi 23 février 2011

Vivre ou écrire, il faut choisir ?

C'est une question que je me pose douloureusement, presque chaque jour. Ecrire est une activité qui ne supporte pas de concurrence. C'est écrire totalement, ou écrire pas du tout. Même revoir les textes déjà écrits demande une concentration que la vie quotidienne n'offre qu'au compte-gouttes. Alors, écrire ou conduire les enfants à leur cours de musique ? Ecrire ou faire un jeu avec les moyens ? Ecrire ou semer les salades ? Ecrire ou écouter de la musique avec la grande ? Ecrire ou prendre un café avec l'Homme ? Je ne parle évidemment même pas des activités que l'extérieur réclame, dossiers, réunions, j'en passe.
Et jusqu'où laisser la vie empiéter sur mon espace d'écriture ? Je partage actuellement mon bureau avec les jeux des enfants, et je suis en mesure de révéler que, sur le sol de notre espace commun, traînent actuellement une quantité de trains en bois, legos, peluches, boubouilles, playmobils de diverses factures, quelques livres, et bien entendu, les duvets et couvertures constituant le nid de mon petit dernier et dans lequel il se vautre tout en me regardant faire mon "bouyot" sur mon ordinateur.
Ce n'est pas une simple question de "conciliation travail/famille. Pour écrire, j'ai besoin de cette vie grouillante, des sentiments, des réactions, des visages. Faute de quoi, j'écrirais toujours le même livre, et de moins en moins bien, j'en ai peur. Mes abominables enfants qui laissent traîner les briques de legos juste sous mes pieds et me réveillent en pleine nuit parce qu'ils ont vomi dans leur lit (pour venir vomir dans le mien), qui font du bruit quand j'essaie de me concentrer ou me réclament une signature sur le carnet de correspondance en pleine bataille médiévale, ce sont eux qui me nourrissent et qui m'enrichissent d'odeurs, de couleurs et d'émotions.  Subtil équilibre.
Alors oui, le prochain livre ne sortira pas tout de suite, parce qu'il faut que j'aille écouter, avec une larmette à l'œil, le concert de la classe de trombone...

vendredi 18 février 2011

La Chasse Sauvage

Voilà, c'est fait, "La Chasse sauvage" est à présent dans toutes les bonnes librairies (enfin, je le suppose, je ne les ai pas toutes visitées) dans sa version poche.

C'est un livre que je n'avais pas prévu d'écrire. J'en avais un autre en cours (toujours pas achevé, d'ailleurs), et, pour des raisons, disons, personnelles, je n'avais pas écrit depuis quelque temps. Je me suis lancée dans ce roman un peu à l'aveuglette, avec l'envie de traiter quelques sujets qui me démangeaient, sans savoir si j'allais réussir ou pas.
Un an maintenant que ce livre est paru. Au bout du compte, je n'ai réussi qu'à effleurer les thèmes que j'avais en tête en commençant l'écriture. Et d'autres se sont imposés, que je n'avais pas prévu d'aborder, comme les croyances et les pratiques magiques. Un livre a sa propre logique, son propre développement, et bien souvent, moi qui l'écris, j'ai le sentiment de n'être là que pour lui donner naissance, pas pour le créer.

Ce livre est aussi le second - et probablement le dernier - à se passer dans l'Emblavez - (Haute-Loire, 43). Tous les lieux décrits sont réels (certains ont disparu depuis le Moyen-âge, saurez-vous lesquels ?)
Je vous invite donc à venir vous y promener, découvrir ce petit joyau qu'est le ravin de Corbeuf, mais attention : fragile ! Interdiction absolue d'y reconstituer la bataille...

lundi 14 février 2011

Un peu fébrile...

La Chasse sauvage sort en poche dans trois jours. C'est un peu une seconde naissance pour ce livre, comme si j'accompagnais mon petit dernier pour son premier jour à la maternelle. Vous savez, lui mettre ses plus beaux habits, le prendre par la main et le regarder faire ses premiers pas dans la cour du libraire, parmi les "grands" et les "petits nouveaux" qui se bousculent sur les étalages.
Et de me féliciter que cette grossesse d'éléphante soit enfin terminée, et que ce livre fasse son petit bout de chemin dans la vie... tout seul, sans l'aide de sa maman.

mercredi 9 février 2011

Besogneuse

Il y a des jours où...
J'ai beau tordre les phrases dans tous les sens, rien d'autre ne vient qu'une soupe tiède, j'ai beau relire vingt fois le même passage, j'en vois toujours aussi bien les défauts, mais de moins en moins la façon de les réduire.
Il y a des jours où je ne suis qu'une littératrice besogneuse.
Je ferais mieux d'aller planter des patates !

lundi 7 février 2011

Inspiration

Non, inutile de venir regarder mes amis, proches ou connaissances dans le blanc des yeux, je ne marche pas au "modèle" comme les peintres, et tous les personnages de mes livres n'appartiennent qu'à eux-mêmes.
Sauf, de temps en temps...
Ainsi, le personnage du médecin dans "un seigneur en otage" m'a été inspiré par une peinture de Rogier Van der Weyden conservée à la National Gallery à Londres et dont voici une (assez mauvaise) reproduction ici :





J'espère que le peintre et son modèle me pardonneront tous les deux cet emprunt à leurs image/œuvre. Après tout, ce n'est pas parce qu'on est mort depuis 500 ans qu'on n'a pas sa sensibilité, n'est-ce pas ?

samedi 5 février 2011

Nouvelle page

Si vous regardez à droite, vous verrez un lien, appelé "bibliographie"... n'ayez pas peur, il s'agit juste d'un résumé de mes différents livres. Non, pas la quatrième de couverture "officielle", mais un résumé personnel, pour vous donner envie -ou pas- de lire mes livres. Et si vous ne trouvez pas le lien, j'ai pensé à vous, et je l'ai remis ici

lundi 31 janvier 2011

Rencontres

Auteurs, lecteurs, il n'est pas toujours facile de se parler. Les salons sont organisés comme de grands moments de rencontre entre écrivains (ou dessinateurs) et lecteurs passionnés. Mais il est plus courant d'en revenir avec une dédicace, quelques mots et une signature griffonnés sur la page de garde d'un livre qu'avec le souvenir d'un réel moment d'échange. Pourquoi est-ce si difficile ?
... si je le savais, la moitié de mes problèmes seraient résolus. Pour ma part, les mots ne me viennent pas aisément. Il me faut du temps, avant de savoir ce que je veux dire et d'arriver à le formuler. Voilà pourquoi j'écris plutôt que de haranguer les passants, voilà pourquoi je balbutie au lieu de "vendre" mes livres. 
Cependant, je n'ai pas de plus grande joie, lors d'un salon, que de rencontrer un lecteur (une lectrice) sur la même longueur d'ondes que moi. Je n'écris pas pour l'univers entier, mes livres ne peuvent pas plaire à tout le monde, c'est évident. Mais de savoir que certaines personnes éprouvent en lisant le même bonheur que j'ai ressenti en écrivant, apprécient les passages que j'ai précisément peaufinés à leur intention (mais sans les connaître), cela m'emplit de gratitude et de l'envie de poursuivre.
C'est pour ces étincelles du hasard que je continue, comme auteur, de passer des week-ends entiers à me geler derrière une table ou, comme lectrice, à arpenter les rangées en lorgnant les auteurs qui se gèlent derrière leurs tables, leurs livres éparpillés devant eux.

jeudi 27 janvier 2011

Interview

Il y a quelques mois, j'ai longuement discuté avec Pascale Arguedas de parcours, d'écriture, et de bien d'autres sujets. Une interview comme je les aime, où les questions touchent juste, où l'on prend le temps d'aller au fond des choses. C'est ici  
Et si vous voulez en profiter pour visiter l'excellent site littéraire de Pascale, ne vous gênez pas... c'est !

mercredi 26 janvier 2011

Tout nouveau !

ça sort le 17 février, en avant-première, voici la couverture :

Le temps d'écrire

On me demande souvent, et avec une certaine perplexité, où je trouve le temps d'écrire "tout ça". Outre que le "tout ça" se résume à un livre par an dans le meilleur des cas, je dois dire que la question m'embarrasse. J'ai parfois envie de répondre par une autre question : mais où les salariés, les artisans, et tous les travailleurs-euses trouvent-ils le temps d'accomplir leurs métiers respectifs ? Mais je sens bien que ce serait malhonnête de ma part, une façon de botter en touche. Mon prof d'aïkido disait parfois : "quand vous manquez de temps, il faut en prendre". Loufoque, le conseil ? Non, très pertinent. Le temps est extensible. Les heures ne durent pas toutes 60 minutes, ça se saurait. Le temps se rétrécit et s'étire selon ce que l'on en fait, à l'image des heures médiévales.
En revanche, il est une chose qui s'épuise bien trop vite, et qui se rattrape difficilement, c'est l'énergie. Le temps, j'en fais mon affaire. L'énergie... c'est autre chose.

mardi 25 janvier 2011

Dans quel ordre ?

On me demande souvent : mais dans quel ordre lire ces livres ?
Dans l'ordre que vous voudrez, mon capitaine !
Réponse un peu courte, je l'admets. Alors voici un petit récapitulatif. "Les deniers du Gévaudan" est le premier tome de la série. Viennent ensuite "Le Parchemin disparu de maître Richard", "Un seigneur en otage" et "La Chasse sauvage".
Prochainement, entre le tome 1 et le tome 2, devrait venir s'intercaler un ouvrage que j'avais écrit depuis longtemps, mais qui attendait maturation au fond d'un tiroir et que j'ai enfin pris le temps d'exhumer et de réécrire. Le prochain livre à paraître ne sera donc pas une suite de "la chasse sauvage", mais une sorte de retour en arrière, aux origines de l'histoire d'Ysabellis et Barthélémy.

lundi 24 janvier 2011

Premier message

Bonjour à tous,
J'ouvre ce blog prétendument littéraire par un message des plus banals... toutes mes excuses par avance à tous ceux qui attendaient les fulgurances issues d'un cerveau en perpétuelle ébullition. Eh bien non, je fulgurerai peut-être demain, mais j'en doute un peu. (Fulgurer ? ça existe, ça ? Je crains que non...)
Tout cela pour vous dire que le 17 février, sort en poche, et dans la collection "Grands détectives" de chez 10/18, mon quatrième roman : la chasse sauvage.
A tous ceux qui grommelleraient, avec quelque raison, de n'avoir rien de neuf à se mettre sous la dent, sachez qu'un roman tout nouveau est dans les tuyaux. je vous en dirai plus dès que, moi-même, j'en saurai plus !
Amitiés à tous !