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Ma vie romanesque

dimanche 29 mai 2011

Jardin de sorcière


La bryone est une plante bizarre, sorte de gros panais par en dessous, plante grimpante par dessus. Elle s'accroche partout, se mêle aux vignes, aux sureaux, fait de petites fleurs blanches qui, par la suite, donnent de petites baies rouges. Mortelles.
On l'appelle « navet du Diable », et toute la plante est violemment toxique. A petites doses, elle donne des hallucinations. Je passe mon temps à la chasser, à l'arracher, craignant qu'un jour les nombreux enfants qui fréquentent mon jardin (les miens, les cousins, les voisins, les copains) ne tombent dessus et se décident à en faire leur goûter. Vision d'horreur...
Rien à faire, cette plante de sorcière se plaît énormément dans mon jardin. Dois-je y voir un signe ?

vendredi 20 mai 2011

Un peu de musique

J'écris rarement sans un peu de musique dans les oreilles. Il n'y a rien de tel que la musique pour créer une ambiance, mettre à nu les sensations et les sentiments. Aujourd'hui, j'ai découvert une pépite : le dernier album de Yom, "Yom and the wonder rabbis" est de la magie pure. Yom est un clarinettiste, et son dernier album s'appelait "The new king of Klezmer clarinet". Et, après audition, on ne pouvait qu'approuver. J'avais eu la chance de l'entendre au festival des cuivres du Monastier sur Gazeille, accompagné d'un pianiste et d'un tromboniste, j'en étais ressortie soufflée. Cet album est très différent. Plus contemporain, moins klezmer, même si on retrouve quelques bouts de freilach ou de nigun dans les morceaux. Et totalement enchanteur, un délice à chaque envolée de la clarinette.

Et je ne dis rien de la couverture, hilarant pastiche d'un comic de super-héros, ni de la vraie-fausse BD qui sert de livret.

Si vous êtes un peu lassés de vos vieux CD, vous savez ce qu'il vous reste à faire...

PS : merci à Yohan de m'avoir fait découvrir cet artiste.

mardi 17 mai 2011

De retour de salon

Un grand merci à tous les lecteurs, libraires et organisateurs du salon de St Symphorien sur Coise. Les salons sont les rares occasions où les auteurs sortent de leur tanière pour rencontrer les récipiendaires de leurs écrits. Pour tous ceux qui ont pris la peine de venir me voir ou m'écouter : merci.

J'en profite pour dire que je serai au salon du livre d'Annonay le 28 mai. L'inauguration est à 10 heures à la salle des fêtes, et je serai à partir de 10H15 en café littéraire au "Belvédère", 1 place de la Libération. Fin des festivités à 18 heures. A très bientôt à tous les ardéchois !

samedi 14 mai 2011

Le Voeu de Jeanne

Quelques notes s'élèvent, et l'on bascule déjà dans la magie. Le public retient son souffle et s'élève la voix profonde et chaleureuse de la conteuse. Musique et mots se mélangent pour suivre le destin de Jeanne, l'enfant trouvée qui cherche désespérément un frère et élève un hérisson - ou est-ce un farfadet ? -
Dans la salle, la véritable Jeanne, trois ans, écoute l'histoire qui n'est ni la sienne, ni totalement étrangère. Le velours du cor anglais, les pattes de chat de la clarinette basse, les fantaisies de la trompette bouchée.
Je connaissais chaque note pour m'en être imprégnée des heures durant en écrivant ce conte. Et pourtant, les entendre là, jouées par de vrais musiciens qui, chacun et chacune, apportaient leur propre sensibilité, leur propre interprétation, entendre enfin les mots et la musique se répondre, comme cela devait être, comme nous l'avions voulu mais encore jamais réalisé, j'ai compris que ce conte était écrit ce soir pour la première fois.
Comment appelle-t-on un auteur qui frissonne à ses propres créations ? Un narcissique ? Un poisson rouge ? Un schizophrène ? Il y a une quatrième définition qui n'est pas forcément incompatible avec les trois premières : c'est quelqu'un qui se réveille le samedi matin avec un grand sourire béat, heureuse d'avoir participé à "ça".

Et si vous voulez savoir si le grand sourire béat va persister tout le week-end, vous pouvez toujours venir me voir au château de Pluvy, Saint Symphorien sur Coise, demain, pour le printemps du polar (j'y serai de 10H à 17H)
A bientôt !

vendredi 13 mai 2011

Conte musical

Ce soir à 20H30, sera joué à l'Embarcadère (Vorey, 43) le conte musical "le Voeu de Jeanne", co-écrit avec Richard Angénieux. Le texte sera dit par la comédienne Claudine Van Beneden, et la musique jouée par l'orchestre des professeurs de l'école de musique de l'Emblavez. Belle soirée en perspective, venez nombreux !

dimanche 8 mai 2011

Extrait

L'homme trébucha, jura, se massa le genou. Un coup d'oeil en arrière : ses deux compagnons suivaient toujours, leurs grandes capes plaquées au corps, les protégeant de l'air glacial de cette aube hivernale. Il tira son capuchon plus profondément devant son visage ; son souffle, court après cette rude montée, cristallisait devant son visage. Un coq lança une vibrante aria. L'homme se figea et leva une main qui immobilisa ses suivants. Pas un bruit, pas un mouvement ne répondirent au chant du volatile. Il reprit sa progression silencieuse jusqu’aux premières maisons. C’était un homme jeune, lippu, solidement bâti ; des éperons ajustés sur ses chaussures pointues trahissaient l'aristocrate. Son manteau vola dans la brise matinale, découvrant une taille épaisse, serrée dans une large ceinture de cuir de Cordoue. Il le rabattit d'un geste nerveux et écouta. A l’intérieur, c’étaient encore les visages pressés contre les oreillers, les chauds entassements de corps nus, les traits relâchés par le sommeil.
Il sembla hésiter. Devant lui, toutes les maisons se ressemblaient, avec leur toit de chaume descendant loin sur les façades, les haies protégeant les jardins, les portes de bois gonflées par l’humidité. A l’intérieur, elles étaient plus semblables encore : un foyer, un lit, un coffre, des pots, un peu de linge. Ses compagnons le rejoignirent et se postèrent de chaque côté du damoiseau, tels des gardes du corps. C'étaient un barbu au visage épais et un quasi adolescent à la peau grêlée. D'une main gantée, le jeune noble désigna une maison, à petite distance, et tous trois s’élancèrent dans une course silencieuse entre les haies des courtils. Nul, ni bête ni homme ne se manifesta. Ils franchirent le portillon d'une cour ; le glouglou d'une source se déversant dans un bassin couvrit le couinement du bois. Ils s'arrêtèrent devant une porte aux planches bien jointoyées passées au brou de noix. L'homme prit une large inspiration et, décidé, tourna la poignée. Rien ne se produisit. Le barbu vint à sa rescousse, secouant le mécanisme sans plus de succès. Le troisième contourna la maison au pas de course. Le damoiseau recula d'un pas et se jeta, épaule en avant, contre la porte récalcitrante. Elle grinça, ploya, mais ne céda pas. Alerté, un chien aboya, donnant le signal de départ d'un frénétique chœur de hurlements.