C'était il y a plus de dix ans, un soir de janvier, je crois me souvenir. J'avais déjà trois beaux enfants dont j'étais extrêmement fière (je le suis restée), un livre publié, quelques manuscrits dans des tiroirs, un orteil à l'université, un doigt dans la vie locale, beaucoup d'envies, comme des graines en attente de germer. Laquelle arroser de temps et de travail ?
C'est alors qu'un ami, médecin, me téléphona.
- Avec des collègues, on fait venir Martin Winckler ce soir. Tu viens avec nous ? Toi qui aimes les livres, ça devrait t'intéresser.
C'était le cas, bien sûr, et après une courte délibération, je suis partie me glisser discrètement, presqu'en fraude, dans l'assemblée de soignants réunie ce soir-là pour écouter un des leurs parler de médecine et de littérature.
A la fin de la conférence/causerie, et comme personne ne m'avait mis à la porte, j'ai pris sur l'étal de la libraire venue tout exprès, un exemplaire de "La Vacation", et suis allée le faire dédicacer.
C'est alors que l'ami avec qui j'étais venue, bien moins timide que moi, me prend par le bras et me désigne à l'écrivain :
Lui : Vous savez, elle aussi, elle écrit des livres.
Moi : Beuh... euh... mais non, juste un... même pas un roman...
Lui : Tu n'as pas des romans aussi ?
Moi : euh, si mais...
Martin Winckler : C'est vrai, vous écrivez ?
Moi : Oui, c'est vrai, j'ai quelques romans en cours, mais ils ne sont pas terminés
Martin Winckler (d'un ton enthousiaste) : Mais il faut les finir ! lancez vous ! C'est formidable !
Moi : ...
(Comme vous pouvez le constater, je suis très à l'aise en public. Je dirais même pétillante, vous ne trouvez pas ?)
Le soir-même, rentrée chez moi, retrouvant la douceur d'un foyer plein de petits gamins d'âge tendre heureusement couchés, les mots de l'auteur me revenaient. Ses mots, et surtout son ton, la sincérité de sa voix, son enthousiasme communicatif.
Et je me suis dit : pourquoi pas ?
J'ai ressorti du tiroir les deux premiers romans "achevés", (c'est à dire... pas tellement) et le troisième, juste commencé et mal parti. Et je me suis dit que si j'arrivais à faire quelque chose de ce troisième opus, cela vaudrait peut-être la peine de poursuivre dans cette direction.
Deux ou trois mois plus tard, c'était chose faite. Il me fallait seulement trouver un titre, avant de le proposer à un éditeur. J'ai cherché longtemps, et arrêté mon choix sur "le parchemin disparu de maître Richard". Je ne suis pas très douée pour les titres.
Alors quoi ? Je me serais peut-être remis à écrire même si je n'avais pas fait cette rencontre, ce soir de janvier, avec un écrivain généreux. Mais peut-être pas. Peut-être que "les Deniers", "les Assiégés" et un très mauvais début du "Parchemin" seraient pour toujours restés à l'état d'ébauche dans des cahiers, dans mes placards. Je vois à présent ce qui manquerait à ma vie si cela avait été le cas, si je n'avais jamais osé aller au bout de ce travail d'écriture. Il fallait que je remercie Martin Winckler pour cette parole, ce soir-là. C'est chose faite.
Bienvenue !
Ma vie romanesque
mercredi 22 janvier 2014
mercredi 15 janvier 2014
Nouveau livre, 16 janvier 2014
C'est demain, me suis-je laissé dire. Demain que sort "la fille de Baruch", sixième tome des enquêtes (ou des aventures ? Ou des histoires ? Ou de la vie passionnante et romantique ? Qu'en dites-vous ?) d'Ysabellis et Barthélémy.
Que dire de ce livre sans "spoiler" ou sans répéter la quatrième de couverture ? C'est l'histoire d'une enquête dans le passé, d'une rencontre entre un fantasme et une réalité, d'une rumeur d'épidémie, de famille et de politique.
J'ai commencé ce livre il y a longtemps, avant même "la Chasse sauvage", dont il est pourtant la suite. C'est donc un de ces poussins qui ont mis longtemps à éclore. La rose du Petit Prince, peut-être, en moins énervant tout de même !
Une petite anecdote... j'avais commencé l'écriture en donnant à l'un des personnages principaux le nom d'Isaac. Mais quand mon dernier fils est né, son papa et moi nous sommes dit que ce prénom irait assez bien aussi à ce petit bonhomme. Isaac ? Isaac. C'était décidé. Du coup, je ne pouvais plus utiliser ce prénom pour incarner un personnage. Il a fallu que je cherche une alternative. Et j'ai trouvé ce prénom, gravé sur une une antique pierre tombale juive médiévale. Mon personnage pouvait vivre sa deuxième vie, une vraie vie de personnage !
Je vous remets l'image de la couverture. A demain !
Que dire de ce livre sans "spoiler" ou sans répéter la quatrième de couverture ? C'est l'histoire d'une enquête dans le passé, d'une rencontre entre un fantasme et une réalité, d'une rumeur d'épidémie, de famille et de politique.
J'ai commencé ce livre il y a longtemps, avant même "la Chasse sauvage", dont il est pourtant la suite. C'est donc un de ces poussins qui ont mis longtemps à éclore. La rose du Petit Prince, peut-être, en moins énervant tout de même !
Une petite anecdote... j'avais commencé l'écriture en donnant à l'un des personnages principaux le nom d'Isaac. Mais quand mon dernier fils est né, son papa et moi nous sommes dit que ce prénom irait assez bien aussi à ce petit bonhomme. Isaac ? Isaac. C'était décidé. Du coup, je ne pouvais plus utiliser ce prénom pour incarner un personnage. Il a fallu que je cherche une alternative. Et j'ai trouvé ce prénom, gravé sur une une antique pierre tombale juive médiévale. Mon personnage pouvait vivre sa deuxième vie, une vraie vie de personnage !
Je vous remets l'image de la couverture. A demain !

samedi 28 décembre 2013
Un départ
Qu'est-ce que c'est ?
C'est le début d'un nouveau roman, que j'ai commencé ces jours-ci. je n'en parlerai pas ici (ni ailleurs, ce sont les romans dont on parle le plus que l'on écrit le moins), mais comme je ne me souviens jamais (à quelques exceptions près) du moment où j'ai commencé un roman, j'avais envie de poser comme une petite pierre blanche dans le calendrier.Aujourd'hui, jour 1 d'un nouveau roman.
Qui sait, peut-être est-ce un de ceux que je ne terminerai jamais ? j'ai plusieurs débuts dans mes archives, qui attendent.
Celui-ci n'a pas de titre encore mais toute l'histoire est déjà écrite, quelque part. Ne me reste qu'à dérouler les mots. Qui sait, dans deux, trois, quatre ans, pourrez-vous le lire !
En attendant, excellentes fêtes de fin d'année à tous, merci à vous, mes lecteurs, du Var ou d'ailleurs, de m'avoir accompagnée toute cette année sur ce blog, par vos courriers, courriels et même visites. Sachez que j'y suis sensible.
Meilleurs voeux à tous !
vendredi 13 décembre 2013
Suite
Il y a quelque temps, j'ai écrit ce texte à propos d'un concert de Noël de l'école de musique.
Il faut croire que six ans sont passés depuis ce fameux soir. Mes grands jouent toujours clarinette, hautbois et trombone. Et le bébé qui tétait ce soir-là, me direz-vous, qu'est devenu ce bébé, six ans plus tard ? Eh bien... comment dire... ce bébé monte sur scène aujourd'hui, ce soir, pour son premier concert de Noël, avec sa flûte traversière rutilante, tenue "de musicien" en noir et blanc et les copines de son cours pour l'accompagner.
Et devinez qui va perdre la voix dans le public ?
Il faut croire que six ans sont passés depuis ce fameux soir. Mes grands jouent toujours clarinette, hautbois et trombone. Et le bébé qui tétait ce soir-là, me direz-vous, qu'est devenu ce bébé, six ans plus tard ? Eh bien... comment dire... ce bébé monte sur scène aujourd'hui, ce soir, pour son premier concert de Noël, avec sa flûte traversière rutilante, tenue "de musicien" en noir et blanc et les copines de son cours pour l'accompagner.
Et devinez qui va perdre la voix dans le public ?
lundi 2 décembre 2013
Extrait de "La fille de Baruch"
Il y avait une ouverture, au fond de la pièce, fermée par une vieille porte de bel
ouvrage. Elle y introduisit la grande clef rouillée. La serrure
claqua, la porte s'ouvrit. Une fine poussière tomba sur les
premières marches d’un escalier qui semblait descendre jusqu’en
Enfer.
- C’est une
cave ? demanda Barthélémy, dévoré de curiosité.
- Presque,
presque !
Il emboîta le
pas à la vieille femme. L’humidité était palpable sur les murs,
dans l’air. Les odeurs organiques de l'appartement cédaient devant
celles de l'eau, de la pierre, de la poussière, teintées d'un
soupçon de salpêtre. L'escalier en vis descendait sans fin, dans un
air de plus en plus froid. Seul le léger raclement de leurs
chaussures de peau sur la pierre taillée rompait le silence. La
flamme de la petite lampe à huile vacilla dans la main de
Barthélémy ; un son de ruissellement leur parvint. Ils
posèrent le pied sur un sol dallé.
C'était une
petite grotte aménagée, ou une cave creusée. A la lumière
fugitive et dansante, Barthélémy chercha d'où provenait le bruit.
Ses yeux s'habituèrent, et son cœur se serra d'émotion. Un petit
bassin carré empli d'eau pure ridée de cercles concentriques était
à ses pieds ; l'eau s'y déversait, goutte à goutte, par un
tuyau de cuivre verdi provenant d'une petite vasque de pierre, située
dans un angle. A l'autre extrémité, une petite rigole conduisait
l'eau débordant vers une arche basse dans le mur. Des marques plus
anciennes d'humidité montraient que la source avait dû couler plus
fort autrefois. Des marches plongeaient vers le fond du bassin, que
la lueur orange de la flammèche ne parvenait pas à éclairer. Et
c'était tout : pas d'inscription en caractères étranges, pas
d'or ou d'images sacrées. Juste le son ténu de l'eau s'écoulant
dans le bassin, le froid, la quiétude.
- Alors ?
Chuchota la vieille femme.
- C’est un
bel endroit. A quoi sert-il ?
- Pour moi, à
rien. Mais « eux », à ce qu’ils m’ont dit, s’en
servent pour se baigner.
- Se baigner ?
Dans une cave ?
- Je ne les ai
pas crus, évidemment. J’aimerais savoir ce qu’ils cherchent,
bien sûr, et Sœur Anna m’a aidée, mais après tout ce temps,
s’ils avaient caché quelque chose ici, vous ne croyez pas que
j’aurais fini par le trouver ?
- Si, sans
doute. Ce bassin a l'air profond. L'avez-vous sondé ?
- Mon fils l'a
fait pour moi, mais il n'a rien trouvé qu'un système de bonde qui
permet de le vider. Et un tout petit peu d'argile déposée au fond.
Qui croirait que l'eau pût être aussi pure ?
- C'est
extraordinaire.
mercredi 27 novembre 2013
Parution
J'ai le plaisir de vous annoncer la sortie de la dernière moûture des Cahiers du LARHRA, un numéro spécial dirigé par Monica Martinat et Pascale Mounier qui a pour titre : Le récit entre fiction et réalité.
De quoi s'agit-il ? De la publication d'un séminaire, mené entre 2010 et 2012 par deux chercheuses à l'université de Lyon II (Larhra : Laboratoire de Recherche Historique Rhône Alpes) pendant lequel elles ont interrogé les rapports entre la fiction et l'histoire, au travers un certain nombre d'études et de regards.
Leur point de départ ? Une enquête de la BBC montrant qu'une proportion importante de britanniques pensait que Churchill était un personnage de fiction, quand d'autres étaient certains que Sherlock Holmes avait réellement existé. Le résultat est une enquête passionnante sur les frontières entre fiction et histoire, à laquelle je suis contente d'avoir apporté ma petite pierre ("le roman policier historique : la périlleuse cohabitation entre science et suspense").
Soutenez la recherche ! Achetez ce livre !

De quoi s'agit-il ? De la publication d'un séminaire, mené entre 2010 et 2012 par deux chercheuses à l'université de Lyon II (Larhra : Laboratoire de Recherche Historique Rhône Alpes) pendant lequel elles ont interrogé les rapports entre la fiction et l'histoire, au travers un certain nombre d'études et de regards.
Leur point de départ ? Une enquête de la BBC montrant qu'une proportion importante de britanniques pensait que Churchill était un personnage de fiction, quand d'autres étaient certains que Sherlock Holmes avait réellement existé. Le résultat est une enquête passionnante sur les frontières entre fiction et histoire, à laquelle je suis contente d'avoir apporté ma petite pierre ("le roman policier historique : la périlleuse cohabitation entre science et suspense").
Soutenez la recherche ! Achetez ce livre !

samedi 23 novembre 2013
Le p'tit nouveau
Voilà, je viens de terminer l'ultimissime (ça se dit, ça ? Heureusement que je suis sur un blog, et pas sur le manuscrit...) réglage et correction du prochain roman.
Il s'appelle "La fille de Baruch".
Un petit résumé ? Barthélémy est tranquillement en train de bêcher son jardin de Marcouls quand un vieux Juif vient lui demander d'enquêter sur la disparition de sa fille... quarante années auparavant, quand tous les Juifs avaient été expulsés du royaume de France.
Délaissant quelque peu ses recherches sur un mystérieux réseau de contrebande, et tandis qu'Ysabellis se bat contre une non moins mystérieuse maladie, Barthélémy se lance sur les traces de l'enfant disparue.
Voilà la couverture :
Et je vous donne rendez-vous le 16 janvier dans votre librairie préférée.
Il s'appelle "La fille de Baruch".
Un petit résumé ? Barthélémy est tranquillement en train de bêcher son jardin de Marcouls quand un vieux Juif vient lui demander d'enquêter sur la disparition de sa fille... quarante années auparavant, quand tous les Juifs avaient été expulsés du royaume de France.
Délaissant quelque peu ses recherches sur un mystérieux réseau de contrebande, et tandis qu'Ysabellis se bat contre une non moins mystérieuse maladie, Barthélémy se lance sur les traces de l'enfant disparue.
Voilà la couverture :
Et je vous donne rendez-vous le 16 janvier dans votre librairie préférée.
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