La récente loi permettant de donner des cours en anglais à l'université agite beaucoup le landerneau. Normal : il s'agit de la langue française, quand même !
Au cours de mes lectures, je suis tombée sur cette réflexion de l'honorable académicien Jean-marie Rouart, opposé à cette loi, et qui s'exprimait ainsi :
Le vrai problème, c'est une université sinistrée, un collège dans lequel on n'apprend plus les rudiments de la langue. L'inculture littéraire et historique est générale. Il y a un mois, je suis intervenu dans une classe de 3ème. J'ai demandé : "Connaissez-vous Flaubert ?" "Non" "Chateaubriand ?" "Non", "Corneille ?" "Oui, c'est un chanteur !"
Diable. La patrie est au moins en danger. Non pas parce que les enfants de 14 ans ne lisent pas Corneille ou Chateaubriand (non, vous n'êtes pas sérieux, M. Rouard ? Corneille à 14 ans ?), mais parce que les honorables académiciens montrent un si gigantesque mépris vis à vis des... jeunes locuteurs de langue française.
Comme maman, entre autres, de deux collégiens, je me sens quand même un peu vexée, là. Ils ne lisent pas Chateaubriand. Moi non plus. Mais ils lisent, ils lisent... Marie-Aude Murail. Eric Lhomme. Pierre Bottero. Et même des auteurs étrangers excellemment traduits (ou pas), comme Philip Pullman, Jonathan Stroud, pour ne pas parler de J.K. Rowling. L'inconvénient majeur de ces auteurs étant qu'ils sont tous vivants, et qu'ils écrivent tous merveilleusement bien à destination, précisément des jeunes de 14 ans (et aux alentours). Vous auriez dû les interroger sur leurs lectures, M. Rouart. Qui sait, vous auriez pu découvrir quelques bons bouquins à savourer le soir auprès d'un feu de cheminée. La littérature, que je sache, l'amour de la langue ne se sont pas arrêtés au seuil de notre siècle.
Et pour ce qui est de l'anglais... allez donc faire un tour sur la page des franglais, histoire de voir un peu comment les jeunes se débrouillent avec plusieurs langues différentes, et donnez-m'en des nouvelles !
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